Dans cette vidéo, Tony Zhou analyse ce qui a fait le succès de Jackie Chan dans les films du genre comédies d’action. Ce qui a retenu particulièrement mon attention ce ne sont pas tant les 9 principes énoncés dans la vidéo, mais plutôt les informations que l’on peut en retirer sur le rythme du montage.
Pour bien comprendre, le cas le plus classique en terme de rythme de montage, il y a ce que j’appelle l’ouverture de porte. Imaginez un personnage que vous devez filmer, et dont l’action est d’ouvrir une porte pour passer d’un lieu à un autre. Il y a différentes façon de filmer cette action, on peut imaginer voir le personnage arriver, puis on a un gros plan de sa main qui se pose sur la poignée, puis on a un plan serré à l’intérieur, et on le voit ouvrir la porte, puis un plan large où il ferme la porte. Mais au final, l’ouverture de cette porte a-t-elle une réelle importance dans ce que vous avez à raconter ?
Il y a différentes façon de le filmer, et donc différentes façon de le monter.
Essayez simplement un plan où le personnage arrive, et en une seule coupe, il se retrouve à l’intérieur, on ne montre plus la poignée, etc, …
et ça marche, on comprend tout de suite comment le personnage s’est retrouvé à l’intérieur.
Le choix des plans au montage est donc essentiel dans le rythme que vous souhaitez donner à votre film.
Pour les films de Jackie Chan, le secret réside dans 2 astuces de montage assez simples :
1) 3 images qui font la différence : on a l’habitude d’être raccord d’un plan à l’autre, mais dans les films de Jackie Chan, il y a 3 images qui reprennent l’action qui a commencé dans le plan précédent, ce qui laisse le temps à l’oeil du spectateur d’assimiler l’action.
John Woo a une autre approche et répète l’action sous plusieurs angles de caméra, mais 3 images, ça ne se voit pas, je trouve ça absolument génial.
2) ne pas couper : la différence est assez flagrante, dans les films d’action US, l’action est coupée à chaque impact dans une scène de combat, alors que dans les classiques de Jackie Chan, l’action n’est pas coupée, elle est décomposée en une action et une réaction (comique).
L’opposé extrême de ce style est bien entendu le style « Jason Bourne« , les scènes de combat sont un enchainement de plans serrés très courts, dans lesquels on ne voit pas grand chose mais dont se dégage une impression qu’il vient de se passer quelque chose de très intense.
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